Amer U Lamara, physicien de formation mais écrivain par passion, vient de publier récemment chez Achab Éditions son dernier ouvrage, dans le genre roman, intitulé Taseddarit (l’abri). À travers ce nouveau-né littéraire se confirme l’idée que les récits d’expression kabyle explorent d’autres procédés narratifs et d’écriture.
Taseddarit en est un, qui ouvre la brèche du roman polyphonique en flirtant avec le conte, complexe de par la narration qui se situe à la croisée des époques, personnages et non-lieux éclectiques. C’est comme un « imbroglio » raffiné, abouti et, surtout, voulu par l’auteur pour tendre vers une nouvelle façon de l’imaginaire qui échappe à la linéarité du conte dont, pourtant, il s’est inspiré et au rigorisme du roman classique.
Notre auteur, dans un entretien accordé au journal Le matin d’Algérie 1, souligne que Taseddarit a « voulu montrer la complémentarité des deux modes littéraires, et que le roman ne remplace pas le conte ; ils peuvent coexister car ils expriment, de manières différentes, le même imaginaire, sans limite. ». Un conte de «2000 mille ans », à l’intersection des époques, qui se reconverti en roman à intrigues.
Amer U Lamara est un auteur kabyle des plus prolifiques et, surtout, sobre dans son écriture. Taseddarit est son 6ème roman, sur neuf ouvrages, à lire sans attendre. Nous y reviendrons.
[1] Le journal Le Matin d’Algérie, mis en ligne le 11/11/2022 ( https://lematindalgerie.com/taseddarit-fait-entrer-limaginaire-des-contes-dans-le-roman-moderne-amazigh/)