Murdus_Cover_T-O-AmarMurdus est le second roman qui rentre dans la trilogie en perspective de Tahar Ould Amar. Tahar, de journaliste à la plume facile, verse dans la littérature des ingrédients de son vécu et celle des autres afin de construire une liberté dont les siens sont privés. Sa parole est romanesque, mais sans fioritures…

Ceux ou celles qui ont lu et admiré Bururu ont sans aucun doute découvert une œuvre de dimension universelle, qui mérite d’être traduite en diverses langues étrangères. Le récit romanesque kabyle se situe jusqu’ici, dans son ensemble, dans la thématique en rapport avec la lutte identitaire ou sociétale kabyle, et en Kabylie. Bururu se dégage des limites territoriales et tranche sur un autre aspect d’une génération en déperdition qui a versé, en partie, dans l’idéologie extrémiste de l’islamisme à l’image de «la génération perdue » d’Ernest Hemingway. Seulement, quand cette dernière a donné, entre autres, une littérature de haute facture, la notre a digressé les valeurs et éthiques de toute la pensée progressiste. Moh en était la preuve, Le destin lui avait choisi la pérégrination malheureuse, entachée de travers et de questionnements sur l’existence. Dans Murdus, ce fameux Moh a retrouvé son chemin, celui de l’exil. Il rencontra des compères qui lui ont chuchoté l’Histoire ancienne et récente, dont les intrigues disent le parcours de chacun, lié autant à la terre qui les a rejeté faute de l’avoir défendue et aimée, qu’à la conviction imprégnée d’amertume. Dans un style aussi souple que simple, Murdus revêt un récit aux allures de témoignage d’une époque, d’un espace aux prises à la servitude de l’homme. Moh poursuit son parcours dans cette seconde partie en attendant la suite du récit dont Tahar seul connaît encore les secrets et les aboutissements. Murdus, un roman sans retenue dans sa modestie, à lire absolument et à méditer pour plus d’une raison.