Netflix envisage la réalisation d’un film sur Hannibal, le général carthaginois qui, en l’an 218 av. J.C ,  traversa  les  Pyrénées, puis les Alpes pour gagner l’Italie et ….prendre Rome. Le guerrier carthaginois sera incarné, rapporte Le Monde, par l’acteur Denzel Washington qui avait sublimé Training day de Antoine Fuqua. Jusque-là, rien d’anormal, c’est même intéressant qu’un grand producteur s’intéresse  à une figure importante de l’histoire nord-africaine. Mais voilà que l’annonce provoque une polémique, une polémique assise sur le choix de l’acteur afro-américain  Denzel Washington. La polémique avait d’abord enflammé les réseaux sociaux avant d’atterrir au parlement tunisien. De quoi s’agit-il en fait ?. «Pour certains, lit-on dans Le Monde, le comédien afro-américain serait trop âgé mais surtout trop noir pour représenter Hannibal. »

Un élu tunisien connecte les réseaux sociaux au parlement et interpelle en des termes politico-identitaire Hayet Ketat, la ministre tunisienne des affaires culturelles : « On n’a aucune information sur le contenu. Il y’a un risque de falsification de l’histoire. Le ministère devrait avoir une position sur le sujet ». La ministre répond : « c’est de la fiction, c’est leur droit. Hannibal est un personnage historique ». Que Hannibal appartienne au patrimoine universel et que la liberté soit l’impératif de la création artistique ne calme pas pour autant les esprits : une pétition appelant à l’annulation du projet est lancée. Tout porte à croire que les initiateurs de la pétition ne se reconnaissent que dans la Maghreb Arabe, « le blanc sémite » puisqu’ils accusent Netflix de soutenir « l’afro centrisme ».

Tahar Ould Amar