L’auteur de Où elle est, ma patrie ? nous guide à travers les interrogations d’une adolescente de 13 printemps et les réponses de son père. C’est un récit ponctué de 1001 questions naïves, à la manière d’un échange entre une élève et son professeur. Le défi classique est de savoir qui connaît le mieux et qui peut argumenter de manière plus convaincante. Il s’agit d’un échange entre Mohand, enseignant nouvellement installé en famille au Québec, et sa fille. Dès les premières pages, le lecteur perçoit le décalage temporel, sociétal et générationnel entre eux.
À un moment avancé du récit, quand les deux ont fait le tour des autres questions, ils reviennent au sujet « patrie ». Voilà de quoi ils se sont entretenus :
– Revenons à notre sujet, rappelle Mohand.
– Tu me parles de ta patrie depuis quelques jours, mais le problème, c’est la mienne.
– Pardon, ma fille, c’est la nostalgie qui me fait parler de moi.
– Suis-je obligée d’avoir la même patrie que toi ?
– Pas nécessairement, absolument pas.
– Explique, papa !
Mohand tente une explication.
– Je t’avais déjà dit que la patrie est une question de sentiments.
– Donc, la patrie est celle que j’aime.
– Celle envers laquelle tu as des sentiments. Des sentiments forts que tu ne peux pas faire semblant d’ignorer. Lorsque ta patrie est frappée par un malheur, tu ressens de la tristesse, et lorsqu’elle est joyeuse, tu le ressens aussi et tu te sens heureuse.
– Mais papa, je n’ai pas beaucoup d’informations sur l’Algérie, mon pays natal. Je ne sais pas quand elle est triste ou heureuse.
– C’est tout à fait normal, car tu habites loin de ce que tu considères comme ta patrie. Ce que vivent quotidiennement les Algériens qui y habitent, tu ne le vis pas. …
Aux lecteurs et lectrices découvrir les dits et les non-dits de ce récit.