Tibratin, anyaten-nni n tsusmi… d tudert… est un roman épistolaire, composé de 15 lettres précédées d’une préface mettant en avant le contexte d’écriture, la main qui écrit, le motif et les personnages concernés, ainsi que la destinataire de ces lettres (Ṭawes).
Trois personnages principaux, en plus du destinataire des lettres, émergent : un ethnologue, un prêtre (en référence à Charles de Foucauld) et un prisonnier déporté. L’histoire de leur rencontre dans le Sahara est narrée à travers des poésies. Pour se prémunir contre la dépression, le prisonnier mémorise les contenus des deux volumes laissés par Charles de Foucauld et d’autres poésies chez les Touaregs. L’ethnologue rencontre le prisonnier qui lui demande d’écrire ces lettres. Ces missives racontent la rencontre de ces trois individus et leurs trajectoires, tout en offrant des instantanés de vie sur le silence, la beauté, la civilisation, la folie et bien sûr la poésie.
Quant à savoir si Tibratin a un lien avec Tit d yiled,ayen i d-qqarent tewriqin, l’auteur nous éclairera sur la trame les unissant sur le plan thématique, à savoir la question de l’accomplissement de la personne humaine. Cependant, Tibratin explore ces questionnements de manière plus philosophique à travers les parcours respectifs des trois personnages, notamment la plénitude personnelle et la recherche de l’absolu. Un autre lien crucial réside dans la stylistique, une force qui désormais imprègne l’œuvre romanesque de Mohand Akli.
En relation avec Tit d yileḍ, le personnage malade, un romancier, donne à son dernier roman le titre de Anyaten yessaggaden (Les rythmes traumatisants) (page 109), publié la veille de l’attentat ciblant sa personne. On se demande si cela qui a inspiré le sous-titre de… Tibratin.
Il est important de souligner que chaque lettre constitue un chapitre ou un contenu interrogeant des fragments de vie. Le récit façonne la figure de Foucauld à partir des lettres qu’il a envoyées à ses proches et amis.
En guise de première lecture de Tibratin, anyaten-nni n tsusmi…, Tangalt avec l’aimable autorisation de l’auteur, vous offre un extrait. (Cliquez ici) .
Nacer Mouterfi