2023 est, depuis quelques heures, derrière nous. IL a survécu à la covid et à la « Badisiya, nuvambariya » du hirak, lequel hirak avait peint l’un des plus beau tableau de l’Algérie en mouvement, avant d’être stoppé net par l’inculture en embuscade déterminée, quoi qu’il en coutait, à détourner le fleuve de la générosité citoyenne. 2023 était l’année où l’on promettait en grande pompe une Djazayer djadida où il fera bon vivre.
Le djadid est traduit par l’interdit , l’interdit de dire ce qui va à contresens de la ligne éditoriale à suivre et décidée par l’avatar du hirak al-mubarek. L’interdit s’était tout particulièrement intéressé, et de très près, à ce qui fait palpiter la société : la culture. Le fanion culturel amazigh, symbole de l’identité première de l’Afrique du Nord, était le premier à en faire les frais. Ce qui naturellement devait être le ciment fédérant les diversités nord-africaines devint soudainement le « drapeau séparatiste » à…interdire.
Les cafés littéraires qui avaient insufflé une dynamique culturelle sans pareil et ce faisant participaient d’une manière effective à l’éveil des consciences citoyennes ne cadraient pas avec les projections décidées en haut lieu. A…interdire.
Des conférences animées par des intellectuels jugés trop électrons libres étaient retenues sur la listes des activités à…interdire.
Des salons de livres étaient sommés de soumettre à l’appréciation de l’autorisateur la liste de leurs auteur(es) invité(e)s . Si persona non grata y figurait, le salon est à…interdire.
Au dernier SILA, où chawarma avait largement volé la vedette au livre, le « à interdire » à « zkarament » interdit un espace à une maison d’édition, les Editions Koukou.
Espérons que 2024 interdira d’interdire. Faisons le vœu d’une bien meilleure année culturelle.