Ddeqs aya, ur rziɣ ara ɣer Wemkan-nni n wis d acu-t. Akken,tfuk, « l’Agora du livre », ṛṛeḥba n udlis d-tt-heyyin warrac n Cemmini yal aseggas, friɣ-tt di ṛṛay ad rzuɣ s amkan-nni n wis d acu-t. Ahat, ad nemlil albaɛd seg widen akken yettḥibbi lxaṭer. Anaɣur-nni n ǧǧiɣ deg Akfadou, ɣas ulamma buḥran wulawen, ulac-it da, deg umakan n wis d acu-t. Ur yeḥmi ur semmeḍ lḥal. Yelha kan. Ḍehren-iyi yergazen akked lxalat zzin d agraw. Mi tedduɣ ɣer-sen, mlaleɣ deg ubrid Yasmina Khadra. Ihuh, acu t-id-yewwin ar da ? Qerbeɣ ɣur-s, luɛaɣ-t.
– Azul mass Yasmina Khadra. Acu k-id-yewwin ɣur wemkan-a n wis d acu-t ?
– Hormis le azul national, je n’ai pas compris ce que vous me dites.
– Bizarre !
– Pourquoi est-ce bizarre ?
– Parce que là où nous sommes, il n’existe pas de clivages linguistiques. Toutes les langues sont parlées par tous les… euh… résidents. Une autre bizarrerie : comment, vous qui ne comprenez que le « azul national », appréciez la profondeur de la poésie de votre ami LAM
– C’est mon secret.
– Mais dites-moi, comment se fait-il que vous soyez là ?
– N’est-ce pas que la littérature mène partout et à tout ?
– Euh…oui. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je voudrais revenir sur votre maladresse d’il y’a quelques semaines…
– Je vois à quoi vous faites allusion. Je vous arrête tout de suite : ce n’était pas moi.
– Ah bon !
– C’était l’autre Moi où l’autre « Je » si vous préférez.
– Schizophrène ?
– Rien de psychiatrique dans l’histoire, enfin presque.
– Je ne comprends pas.
– En fait, le responsable de la maladresse est Mohammed Moulessehoul. Il n’en n’est pas à sa première…il m’empoisonne la vie. Quoi qu’il en soit, j’ai vite fait de demander pardon à mes concitoyens kabyles. J’espère qu’ils ont pardonné ma balourdise. Et puis je m’en fous… qu’ils aillent au diable !
– Quoi ?
– Pardon chère amie Ce n’était pas moi, c’est Moulessehoul qui vient encore de…
– Moulessehoul, le dactylographe du sérail ?
– Ça me dit quelque chose.
– Forcément puisque vous l’avez écrit.
– Rafraichissez-moi la mémoire, svp belle jeune fille de Kabylie.
– Vous aviez dit que vous aviez pris conscience de deux revers du livre algérien : « D’un côté, les indésirables incarnant, aux yeux des potentats, la subversion anti-révolutionnaire ; de l’autre, les dactylographes du sérail, identifiables à leur chauvinisme excessif à l’indigence de leur talent, élevés au rang de gardiens du Temple pour nous instruire au culte des leaders, à la chasse aux sorcières et au bivouac des autodafés. »
– C’est, hélas, toujours d’actualité.
– Vous savez monsieur Khadra, le lecteur, le bon lecteur dont vos 2% Kabyles pour la plupart, ne tend l’oreille qu’à l’œuvre. Nous vous aimons monsieur Khadra, malgré les écarts de Moulessehoul.
– Moi aussi, croyez-moi, je vous aime. D’ailleurs, mon prochain roman s’intitulera « Ce que l’Algérie doit à la Kabylie »
Yemlal-it Tahar Ould Amar