Tapi dans l’ombre des couloirs du ministère de la culture, un col blanc ayant troqué son qamis contre un costume BCBG demi-manches, a décidé, sans en assumer un motif écrit, d’empêcher le Salon du Livre Amazigh de tenir sa quatrième édition dans les délais arrêtés par le comité d’organisation.

En effet, la quatrième édition du Salon National du Livre Amazigh de Ouacif (SNLAO), initialement prévue du 03 au 06 octobre, est reportée à une date ultérieure. C’est l’information relevée dans le communiqué rendu public et signé par Le collectif préparatoire du Salon National du Livre Amazigh des Ouacifs.
Plus loin dans le communiqué, les signataires expliquent ce report par leur refus de se soumettre à des contraintes administratives qui, soulignent-ils, « nous empêchent de rester fidèles à nos valeurs tant morales qu’éthiques lesquelles ont toujours animé l’esprit de cette manifestation ».
Dans un autre communiqué de presse rendu public par Arezki Ait Larbi, directeur des Editions Koukou, le responsable du « report » est nommément désigné : « Tidjani Tama, président de la Commission de censure et directeur central du Livre au ministère de la Culture et des Arts, vient d’exercer un odieux chantage sur les organisateurs du Salon du livre amazigh, prévu du 3 au 6 octobre à Ath Ouacif (wilaya de Tizi Ouzou). Avant de délivrer l’autorisation préalable à la tenue du salon, il a exigé l’exclusion des éditions KOUKOU de cette manifestation, sans justification ni motif légal. »
Les Editions Koukou n’en sont pas à leurs premiers « bannissements » : «  Depuis sa nomination à ce poste en juin 2022, Tidjani Tama a multiplié les provocations et les mesures coercitives contre KOUKOU Editions. Après l’interdiction d’une douzaine de nos ouvrages lors du Sila de 2022, il a ordonné notre exclusion, sans motif légal, du Sila 2023. La plainte, déposée contre le président de la Commission de censure qui a pris la décision et le commissaire du Sila qui l’a exécutée, est toujours pendante devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de Hussein Dey à Alger. »
En excluant les Éditions Koukou et « interdisant » le Salon du Livre de Ouacif, celui de Tigzirt, celui de Boudjimaa  et d’autres manifestations non autorisées,  c’est bien entendu le progrès qui est sommé de freiner ses élans.
Au ce livre qui… le tapi dans l’ombre préfère   « Mein kampf », « les mémoires de Mussolini » et autre encensement de la «pissothérapie» garantie par les urines du dromadaire.
Ce livre qui… se retrouve, hélas, seul face aux agressions idéologiques. Des ami(e)s du livre expriment leur regret et impuissance via les réseaux sociaux. Mais, pas un mot de ces écrivains exposés aux feux de la rampe. Ils ont mieux à faire : se préparer au selfie du SILA.

Tahar Ould amar