De la douleur d’avoir perdu sa mère, la prolifique Louisa Kaneb fait éclore deux œuvres poétiques jumelles. Cette auteure, poétesse, traductrice et artiste peintre vient de publier à compte d’auteur ces recueils qu’elle aime nommer « mes jumeaux », en hommage à sa mère disparue il y a neuf mois : Tisednan yettrun et Tiregwa n ssmex.

Les titres en eux-mêmes sont révélateurs, si ce n’est des maux au figuré. Les femmes qui pleurent de l’encre bleuâtre en flot de la douleur et des maux de la disparition d’un être cher – Kaneb a su en extraire des mots exorcistes pour apaiser son deuil et celui des autres femmes et, de surcroît, des hommes.

Kaneb soulignera que «Tisednan yettrun, en connexion parfaite avec Tiregwa n ssmex, sont la voix poétique des larmes des femmes, un écho de la profondeur. Chaque femme qui pleure, la nature pleure aussi, ce sont des gouttes d’or… »
Notre auteure qui dédie ses deux recueils à la femme, dira qu’elle « mérite respect, amour et paix ; ces strates de sa liberté. »
Par ailleurs, Louisa Kaneb, artiste de formation et de profession, en retraite, sur le plan littéraire demeure l’une des plus prolifiques de la littérature amazighe d’expression kabyle avec pas moins de 7 publications :
5 yulyu (poésie engagée) édité par le HCA en 2013
Γerdeduc (El-Amal, 2023), histoire pour enfant accompagnée d’un DVD des illustrations, un ouvrage qui a reçu le prix Taos Amrouche de la Fondation Tiregwa en 2023
Ibeṛṛiqen n tahregt (Ed. El-Amal, 2022), un recueil de poésie moderne
Tazlagt n tira  (El-Amal, 2022)
– Une publication en hommage au barde légendaire kabyle Si Mohand U Mhand, intitulée Ddiɣ d Si Muḥand u Mḥand, parue en 2023 à compte d’auteur, un récit imaginaire qui remonte à l’époque de Si Mohand.

Entre le pinceau et la plume, Louisa efface l’oubli et incarne l’inspiration pour la postérité.