Tangalt présente à ses lecteurs la traduction française de l’article du Pr. Mohand Akli Salhi, intitulé Tiqbayliyin, simmal ttarunt…, publié la semaine passée. Un texte qui met en lumière ces femmes kabyles qui s’adonnent à l’écriture en expression kabyle, contribuant  au renouveau de la littérature amazighe mais méconnues. Traduction : Nasser Uderghal.

Au cours des cinquante dernières années, la littérature kabyle n’a cessé de prendre un tournant décisif. Elle s’est enrichie de nouveaux genres, marqués par la créativité, tandis que ceux déjà établis, tels que le conte et la poésie, connaissent un renouveau. À cela s’ajoute la révélation d’un grand nombre de jeunes auteur(e)s qui rejoignent les précurseurs, dont la plupart continuent d’écrire.

Cela dit, un fait inédit est observable : autant la littérature kabyle évolue, autant la plume féminine s’y affirme de façon remarquable. Plus elles sont nombreuses à s’imposer, plus leur influence créative se fait sentir dans l’ensemble du paysage littéraire.

Seulement, si elles sont bel et bien présentes en grand nombre — qu’elles aient écrit un seul livre ou pratiqué divers genres elles demeurent marginalisées dans le domaine littéraire. Malheureusement, plusieurs d’entre elles restent tout simplement inconnues : ni leurs publications ni leurs noms ne sont visibles dans les espaces du livre, tels que les librairies ou les bibliothèques. Aucune tribune ne fait écho à leurs créations littéraires.

Voici un aperçu non exhaustif de celles qui contribuent à cette dynamique littéraire en tant que poétesses : Ait Ali Toudert, Aknine Mekioussa, Allad Samia, Amellal Dyhia, Amrani Samira, Baghded Laldja, Baya S., Ben Amer Nadya, Ben Gana Chabha, Ben Rabaḥ Tinhinan (Massa Uchiḥa), Ben Sidhoum Rachida, Benamar Nadia, Bouchelil-Chabni Karima, Bouhar Aldjia, Cebbiri Farida, Chaouane Malika, Cirik Samira, Djurdjura Kenza, Fadali Zahra, Harceb Tinhinan, Kaneb Louisa, Khira Tudert, Koudache Lynda, Lidya n Ǧerǧer, Mehdi Samira, Mofredj-Snaoui Malika, Mohammadi Anissa, Nait Ouyahia Nadira, Nayt Abdelaziz Unisa, Nna Unisa, Sadallah Houria, Saad Silya, Sediri Fahima, Taferka Djamila, Taleb Doudja, Tilelli n Miẓrana, Touat Katia, Zitouni Fatima, etc.

Concernant celles, entre autres, qui ont abordé le roman et la nouvelle, nous citons : Aggaz-Yahiaoui Mina, Akeb Nadia, Anaris Jedjiga, Aoudia Zohra, Belaidi Jedjiga, Belhadj Baya, Bellal Tilelli, Ben Gana Chabha, Benazouz Naima, Bensidhoum Rachida, Bouhar Aldjia, Cherifi Nacera, Dwala Wezna (Hantour Lynda), Harikenchikh Siham, Hocini-Abdelmalek Samira, Keddache-Chikh Dalila, Khalifi Kaisa, Koudache Lynda, Lagha Zohra, Lwiz Dihya, Maouchi Nawal, Mezouari Aldjia, Oulebsir Fadila, Sahoui Farida, Serik Liza, Silya Mula Nait Djidji, Takkouche Chahinaz, Tilyuna Su, Touati Massika, Touati Zoulikha, etc.

D’autres, à l’instar de Nadiya Jaber, Tassadit Yahyawi, Sonia Lounis, etc., ont opté pour le conte, dont plusieurs renouvellent la poétique afin de le rendre plus fluide et adapté aux goûts contemporains.

Face à cette richesse littéraire féminine, les créations et les noms de ces auteures méritent d’être sortis de l’ombre. Les étudiant(e)s doivent se pencher sur cette question afin de mettre en valeur leurs écrits en y consacrant leurs mémoires universitaires.

Mohand Akli Salhi