Fin critique littéraire, Mohand Akli Salhi avait-il la chance de passer son message comme écrivain, sachant que son premier roman a franchi les limites de ce à quoi on s’attendait de notre littérature naissante? De quel genre romanesque a-t-il usé ? D’où a-t-il puisé l’inspiration de son roman? Il ouvre une panoplie de questionnements que notre littérature ne traite pas encore mais qui aidera certainement à la porter plus haut.
Tit d yiled…, ou « L’œil et l’orgelet, et ce que dit le manuscrit », pourrait intriguer le lecteur lambda habitué aux romans de narration linéaire. Certes, le texte est beau mais sa beauté est dans sa profondeur.
Sur les pas d’une infirmière humaniste qui aborde un intellectuel pour lui remettre quelques feuillets manuscrits d’un malade dont les jours sont écourtés par une maladie incurable, la philosophie entre comme une intermittence entre les personnages. Entre un malade qui convoque son passé et interroge sa mémoire, après un traumatisme terroriste par la plume, et son médecin en quête de dissoudre sa mémoire dans l’oubli par la pensée… deux identités qui s’interposent lorsque intervient l’infirmière pour les relier; tel un dilemme de compréhension de la dystocie des souvenirs des deux protagonistes imprégnés par le temps, l’oubli et la mémoire.
Par ailleurs, comme disait Paul Ricoeur, par l’acte de lecture; la refiguration, entre autres, le lecteur « s’approprie le récit et par là même enrichit sa propre compréhension de lui-même », … nous l’espérons bien.
Pour plus d’éclairage sur ce roman, lire la critique littéraire de Nassima Khoukhi interprétant l’amplitude de la complexité du texte de Mohand Akli.