N’en déplaise à la canicule qui s’entêtait à étouffer l’Akfadou, la 5ème édition de l’Agora du livre de Chemini a été au rendez-vous des bouffées d’oxygène tant attendues par un public avide de tasekla fraiche. Le lycée, réceptacle de l’événement, a mis son espace ouvert aux quatre vents à la disposition de la bande du duo Nadir-Smail, ces fourmis ouvrières. La bande, dont aussi l’infatigable Toufik et ses amis artistes, butinaient ça et là pour rattraper la moindre carence.

Il est vrai  qu’on est loin, formellement s’entend, du bling-bling et autre tape-à-l’œil que parrainaient par Anep and co. Cela n’empêchera Agraw de l’Agora de rapprocher un large public du livre et du adlis, le reste n’est… pas littérature. Oui, ils étaient nombreux et étaient venus de partout se faufiler entre les tables de l’immense librairie à ciel ouvert. Mais pas que : ils étaient aussi, et surtout pour quelques-uns, venus écouter et échanger avec les conférenciers.

Mohand Akli Salhi, l’auteur de Gar tiṭ yileḍ et Tibratin, sera le premier à animer une conférence intitulée Le roman : entre la production et la critique. Le lendemain, c’est au tour de Kamel Bouamara, lui que l’on voit rarement dans des manifestations livresques, de parler du Amyag n teqbaylit (Le verbe du kabyle, la langue). A souligner que Amyag n teqbaylit, asesmel n talɣiwin n yemyagen akked tseftay-nnsen et sa dernière œuvre parue aux Editions Boussekine.

Dans l’après-midi de la même journée, l’espace réservé aux conférences sera occupé par Takfarinas Nait Chabane. L’universitaire,  et non moins « créateur » de l’émission phare S tmaziɣt i d-uran, expliquera Azal n tira deg lebni n yidles (L’importance de l’écrit dans la construction de la culture). Larbi Yahioun, une autre fourmi ouvrière animera l’atelier de traduction. Lyes Belaidi, quant à lui, assurera l’animation de l’atelier Taɣuri d tesleḍt (lecture et analyse). Kamal Zirem, lui, est affecté à l’atelier où il initiera les jeunes à l’écriture journalistique. Toufik Djeroud  animera, lui aussi, un atelier où il est question d’apprentissage de la langue à travers le jeu.  Ali Hamlaoui, focalisera tout particulièrement le public intéressé par toponymie (Tasmidegt, ismawen n yimukan n temnaḍt n Ṣumam).

Les soirées, véritables bivouacs sans feu de camp, seront embellies par la poésie et Awal, la représentation théâtrale de la Troupe Iseflan de l’association culturelle Tahregt (Inspiration) qui, rien que dans son azwel,  renseigne sur la volonté de… progresser.

Bien évidemment la manifestation a été rehaussée par la présence des éditeurs et auteurs dont la petite Liza, Itri, Salem Amrane, Zohra Aoudia, Ahcène Meriche, Djamal Mahroug (même si physiquement il n’y était pas), Ali Menas…. et Ageswaḥ kan, ce poète atypique qui, en plus de produire awal, étanchera les gosiers des hôtes du lycée avec l’eau de source qu’il y acheminera.
Rappelons que cette 5ème édition dédiée à Mohand Akli Haddadou se clora par la remise des prix aux lauréats.

Tahar Ould Amar